Maggy GEOFFROY-DOYEN...

par Alain MONTANDON

 

Maggy Geoffroy-Doyen livre un incessant combat pour harmoniser un chaos dont elle saisit les mouvements épars, intermittents fragments de rêve, suivant une création soumise à une voix souterraine qui parle et impose le fracas inouï de ses modulations emplies de douceur, de force et de cruelle tendresse. Une parole, un regard, un son, un geste touchent, s'installent, mûrissent lentement dans une lancinante obsession qui, une nuit, un jour, explosent nécessairement dans le rendu visible d'un pastel sec, qui en s'écrasant, se cassant, s'effritant, s'étale, s'envole, fait jaillir la caresse ou la griffure.
Dans le remuement d'une nuit obscure où les contraires se combattent, s'unissent, se déchirent et se mêlent, un voile se déchire en éclats, chuchotements de tons qui brûlent d'un feu étrange où l'image ne se fige jamais. Le choc rythmé de la couleur, de son émoi, de sa vibration, de sa résonance, se fait musique interminable transfigurant l'éternité du moment en une féerique magie.

 

Alain MONTANDON, Professeur de Littérature Comparée à l’Université de Clermont Ferrand