top of page

 

 

Ici, vous trouverez des textes écrits au fil du temps sur les travaux de Maggy.

 

Maggy GEOFFROY-DOYEN...

par Monique DUPUY

 

 

          De toile en toile, Maggy GEOFFROY-DOYEN, dans une technique de plus en plus maîtrisée, traque la lumière, se joue des ombres, immobilise d’insaisissables transparences. L’élan créateur de l’artiste nous entraîne toujours plus loin, dans une aventure à la fois charnelle et mystique, vers une traversée du miroir où les chatoiements, les reflets, les sourds embrasements, sont tour à tour des guides et des mirages. Qu’il s’agisse de la lagune vénitienne, de la poussière du désert ou de la corrida, Maggy GEOFFROY-DOYEN met en scène le ballet du monde et la vérité de la passion, jeu qui trouve une expression achevée dans les derniers tableaux sur la tauromachie : l’animal pris au piège des apparences, esquisse un double mouvement de fuite et de désir, une dans où Eros et Thanatos sont étroitement mêlés et dont la figure ultime est déjà inscrite.

          Quête de la transcendance et de l’indicible, élan jaillissant et vision baroque du monde.

 

Un art singulier : le pastel, où la couleur devient forme, et où la forme se chromatise. Une évocation d’atmosphères, des jaunes et bleus lumineux du jaillissement de l’été aux ors et aux pourpres touchés par une secrète déliquescence au sein de l'abondance offerte. Avec la Bête vaincue, la Chimère triste, le concert des couleurs s’assourdit habilement au cÅ“ur d’un hiver dont la mort déjà contient les promesses de résurrection. Vérité d’un temps cyclique où l’inquiétante étrangeté de chacun rejoint l’alchimie la plus secrète de la création.

 

 

 

 

 

Maggy GEOFFROY-DOYEN...

par Alain MONTANDON

« Intermittences Â» au Musée des anciennes Ecuries de Buffon

Montbard, 29 avril - 2 mai 1995

 

          Maggy est un oiseau. Un drôle d'oiseau. Un oiseau prophète. Un oiseau prophète dont le chant intermittent est rythmé par les humeurs d'une météorologie capricieuse.

          Un chant de couleurs qui ne doit rien à la raison. Encore moins à une technique qui aurait été apprise. Rien qui ne ressortit de l'application, du labeur, de la règle. Mais une voix qui s'enivre de sa liberté et de l'espace qu'elle engendre.

         

          Ce qui est donné à voir est la fragilité du support, son aléatoire matérialité pour qu'apparaisse l'image palimpseste d'une mémoire obscure. De telles images vivent d'une vie profonde et mystérieuse, presque alarmante de leurs secrets tus. L'impression première du tableau tient du rêve d'où il est issu. Toute trace d'art a disparu quand l'image semble flotter au regard, si vivante et présente dans la fulgurance de ses intermittences. Et l'on ne peut que penser à Delacroix dont la peinture de Maggy partage le geste, l'élan, la braise des rouges et l'exotisme des bleus marins, quand celui -ci écrit dans son Journal : « Vous pensez que la peinture est un art matériel parce que vous ne voyez qu'avec les yeux du corps, ces lignes, ces figures, ces couleurs. Malheur à celui qui ne voit qu'une idée précise dans un beau tableau, et malheur au tableau qui ne montre rien au-delà du fini, à un homme doué d'imagination. Le mérite du tableau est l'indéfinissable : c'est ce que l'âme a ajouté aux couleurs et aux lignes pour aller à l'âme. Ces chocs mystérieux que notre âme, dégagée en quelque sorte des liens matériels et retirée dans ce qu'elle a de plus immatériel, reçoit sans presque en avoir conscience. Â»

          Cet indéfinissable, les tableaux de Maggy en rendent la vie et la vue interminables. Les regard plonge dans un monde et nous pénétrons dans un univers secret, malléable, mouvant, toujours en mouvement, sans cesse agité, où une touche de peinture peut être une étamine de fleurs, la corde d'un instrument de musique, un filet de sang, un cri, un sanglot, un clin d’œil, une clef ou tout simplement une touche de couleur, placée là, par une impérieuse et irraisonnée nécessité, pour qu'entre en résonance le reste, pour que, par amitié et amour, le monde se mettre à vivre. ( … )

 

 

bottom of page